Bovaryser, késako?
La langue française s'enrichit chaque année de mots nouveaux, approuvés par le "petit Robert".
Bombasse, boloss, kéké, chelou, choupinet, galoche, plan cul, hénaurme, fricadelle...
Salafisme, éxilé fiscal, low cost, psychoter, clasher, texter...
Ces mots là vous font rêver, vous?
A la rigueur , le mot "fricadelle", quand j'ai super faim et que j'imagine un gros paquet de frites avec sel, vinaigre, moutarde, et une saucisse par dessus.
C'est pourquoi je suis étonnée et ravie de découvrir ce nouveau mot "bovaryser", rêver à un autre destin plus satisfaisant.
Je vous remets en mémoire ce roman de Flaubert.
Emma épouse Charles Bovary, un médecin. Elle aspire à vivre dans un monde de rêves comme dans les romans d'amour qu'elle affectionne. Mais la réalité est tout autre, elle s'ennuie, et devient dépressive, malgré la naissance d'une fille. Elle prend des amants et se lance dans une frénésie d'achats. Un jour, ruinée, repoussée par ses amants, elle met fin à ses jours.
Pas très gai tout ça!
Mais j'aime bien ce mot, et à l'heure des rêves, j'ai envie de bovaryser.
Comment ça, je n'ai plus l'âge de bovaryser!!!! On peut bovaryser à tout âge. Je reprécise la définition : rêver d'un destin plus satisfaisant, et non prendre des amants)
Il sonne bien ce mot.
Il évoque le romantisme, les émois de la passion, les belles dames en robe de bal ; mais aussi combien il est difficile de s'adapter à la dure réalité de la vie.
Certains vont bovaryser toute leur vie, comme moi, et espérer qu' ils se réincarneront en aventurière ou en princesse, ou en Blanche Neige (pour le mythe des 7 nains!). Mais d'autres, après avoir bovarysé, auront le courage d'agir pour changer les choses.
Décidément, je l'aime bien ce mot... Mais pas autant que le mot rêver.
image du net