Flâneries à Barbizon...
Après la balade dans la forêt de Barbizon, ou avant...
il est bien agréable de flâner dans ce petit village, qui a des allures de Giverny!
Dans la grande rue, non loin du parking, on fait un bond dans le passé à l'auberge Ganne, devenue le musée départemental des peintres de Barbizon.
Cette modeste auberge était le principal lieu d'hébergement des peintres qui venaient trouver l'inspiration en forêt de fontainebleau. Les soirées devaient y être bien animées, et très arrosées! C'est émouvant de retrouver ces décors peints par les artistes sur les murs, les portes, et le mobilier...
L'auberge était aussi l'épicerie du village
C'est dans cette pièce que dormaient les aubergistes et dans cette cheminée que cuisaient les repas
Une autre salle à manger était réservée à des officiers militaires qui manoeuvraient dans la région, et qui ne voulaient pas se mélanger aux joyeux lurons.
A l'étage, les chambres ne sont pas meublées, mais on y trouve la collection des oeuvres du musée, représentant bien sûr la forêt, puis les habitants et les vues du village, et enfin la plaine et les animaux.
Les peintres avaient pris l'habitude de crayonner et de peindre directement sur les murs de ces dortoirs, on peut encore y voir des traces que la dernière rénovation a mis à jour.
Et un peu d'humour!
"Voyons, c'est-y fini?......C'est tout de même fatigant de se reposer aussi longtemps que ça."
Que devaient penser ces braves paysans peinant sous la tache, de ces peintres qui envahissaient leur petit hameau et les suivaient dans leur travail?
Continuons la promenade en entrant dans la chapelle, construite au début du XXème siècle sur une partie de la maison de Théodore Rousseau (le reste de cette maison n'est ouvert que pour des expositions temporaires du musée précédent).
A l'intérieur de la chapelle, une très belle exposition temporaire d'icones.
La grande rue s'étire, avec ses charmants commerces
avec ses galeries d'art
On ne peut s'empêcher de jeter un oeil curieux dans les cours et derrière les grilles...
Cette belle maison était celle du peintre Diaz de la Pena, un de ces peintres qui s'étaient installés définitivement, comme aussi Théodore Rousseau, Jean-françois Millet, Ferdinand Chaigneau...
En voilà un qui en a un peu marre de me suivre sur les traces des peintres, il m'abandonne pour parler mécanique,
et pour faire une petite sieste sur un banc devant la Maison-atelier de Jean-François Millet...
Comment une famille de neuf enfants a-t-elle pu vivre dans ces trois petites pièces basses, et par la suite deux chambres?
C'est ici que Millet a vécu, de 1847 à sa mort en 1875. Même quand il fut un peintre reconnu et aisé, il n'éprouva pas le besoin de changer de demeure. C'est dans son atelier bien sombre qu'il peignit l'Angélus, les glaneuses...D'une santé fragile, consacrant sa vie au travail, il n'avait rien d'un homme joyeux, et n'aspirait qu'au calme.
Ce musée privé abrite une collection d'oeuvres originales des anciens de l'Ecole de Barbizon ainsi que des objets personnels de Millet, correspondances, dessins, gravures...
Barbizon a vu passer tant d'artistes, en témoigne cet émouvant registre original de l'auberge Ganne!
Ce jour-là, après avoir cotoyé leurs fantômes, je me sentais un peu nostalgique...