En ce temps là...
- Bonjour Odile, quelle belle journée, nous sommes gâtés en ce moment! As-tu passé un bon week-end?
- - Oh oui, Claire! Je suis heureuse de te rencontrer ce matin, j'ai bien pensé à toi hier...C'était les journées du patrimoine, et figure-toi que je suis retournée pour la première fois dans notre lycée, tu te souviens? Il a bien changé, mais tout m'est remonté en mémoire, on formait une sacrée équipe, tout de même!
- C'est vrai ça, le clan des sept.
Chantal, Bernadette, Monique, Michèle, Catherine, et nous deux!
- N'oublie pas Jocelyne, et Maryline...
On en a passé des heures à papoter dans la cour des filles, assises sur les bancs le long du mur, pendant la pause du midi! Et le foyer, tu t'en souviens? C'était notre espace de liberté, on avait le droit d'écouter des disques, j'adorais regarder Nelly danser le rock. Tiens, je n'ai pas de photo de Nelly, mais je l'ai aperçue il y a quelque temps, et tu sais quoi, moi qui enviais sa taille si fine et ses jambes de gazelle, et bien je peux te dire qu'elle ne me fait plus du tout rêver...
(là je censure les potins qui pourraient choquer certaines)
Tu sais que cette cour des filles fait maintenant partie de la bibliothèque municipale? Elle est bien plus agréable, avec de la verdure, des transats...
Justement, la bibliothèque, elle est super connue depuis qu'on y a découvert en 2014 un first folio de Shakespeare, l'un des livres les plus célèbres au monde!
"Notre" bibliothèque est devenue maintenant une salle de recherches, la salle patrimoniale. J'ai tout de suite pensé à Harry Potter en y entrant.
- Mais, odile, as-tu encore des nouvelles de Anne, et de Betty? Vraiment, on n'avait pas peur, de s'aventurer dans la cour des garçons en cachette, alors que c'était formellement interdit! C'est encore plus tentant quand c'est interdit...
- Non, hélas, aucune nouvelle.
Rhoooo, il s'appelait comment ton béguin d'alors? Ah oui, Gérard... tu m'entraînais avec toi, on partait à sa recherche dans la cour des garçons.
Mais tu ne reconnaitrais plus cette cour, ma chère Claire. Tout a été abattu dans les années 80, et je le trouve assez hideux ce bâtiment qui vieillit mal, avec toutes ces fenêtres qui laissent passer la pluie et le soleil.
- Tu me fais bien rire! Tu n'as pas oublié ton Dominique, qui t'écrivait des petits billets doux? Et toi, tu lui répondais "je t'aime, tu m'aimes, mais n'allons pas trop vite", hihihi.
- Qu'on était naïve à cet âge-là! Des amourettes, même pas un p'tit bisou...
Plus sérieusement, tu te souviens, en 6ème, on avait cours dans des préfabriqués!
Alors là, tout a été rasé. Heureusement, la partie ancienne du XVIIIème a été rénovée, elle revient de loin, d'abord collège des jésuites anglais, puis hopital militaire et enfin hopital allemand pendant la guerre...Maintenant, elle sert aux BTS.
De là, on a une belle vue dégagée sur le collège privé voisin.
Mais la partie administrative n'a pas tellement changée, mis à part un peu de verdure.
Quand on pense que la rampe d'escalier est d'origine, elle porte encore le signe des jésuites qui ont fondé le collège au XVIème siècle.
Il a bien changé notre lycée! Sa façade a toujours fière allure.
- Et le bâtiment en face, qui tombait en ruines, tu imagines, datant du XVIème siècle, qu'est-ce qu'il est devenu?
- Ah oui, cet ancien séminaire qui a appartenu ensuite à l'armée, et bien c'est maintenant le dortoir des pensionnaires, l'internat.
A l'emplacement de la chapelle, il y a la maison de l'étudiant, mais pas sûre qu'on s'y amuse autant que dans le foyer de notre ancien lycée!
- Que de souvenirs, on était si insouciant, comme on dit, "c'était le bon temps"
-J'en ai encore à te raconter, Clairette, mais là je suis pressée, il est presque midi.
On se voit demain? Je te montrerai d'autres photos...
(la rencontre est imaginée mais tout le reste est réel
C'est tout de même plus agréable de parler ainsi des vieilles pierres...)