Meuble en merisier, je décape? Ou pas?
Une question que beaucoup se posent!
N'en déplaise aux puristes, le merisier n'a vraiment plus la côte. A moins d'avoir un vieux meuble de famille, comme ce buffet auquel je ne toucherais pour rien au monde
Mais que faire de ces meubles plus récents, au bois rouge et brillant, aux multiples couches de vernis, qu'on a achetés si cher et qui ne valent plus rien?
Les peindre?
J'ai testé il y a quelques années la sous-couche sans poncer, sur une armoire ICI, sur un petit meuble de rangement ICI, et sur des chaises ICI, ICI et ICI.
Je confirme, pour les meubles d'utilisation occasionnelle, c'est parfait, mais pour la dernière chaise qui sert tous les jours, le merisier réapparait aux endroits de frottement. Dans ce cas, je pense qu'il aurait mieux valu poncer pour enlever tout le vernis.
La question s'est posée à nouveau lorsque, cet été, nous avons du meubler l'appartement de notre miss. Vous le voyez, ce lit en merisier, remisé dans l'abri parmi tout un bric à brac?
(Ma belle-mère devait se retourner dans sa tombe! Son lit, elle l'aimait tant...)
Alors, le peindre en blanc, avec une légère patine? Bof, proposition accueillie sans enthousiasme...
Je me suis donc lancée dans un décapage complet, pour obtenir un bois clair plus dans l'air du temps.
1ère étape : ponçage avec une ponceuse vibrante sur les grandes surfaces, puis avec une ponceuse triangulaire dans les coins.
2ème étape : décapage avec un décapant V33 pour bois sans rinçage, résidus secs. Génial pour les moulures!
Résultat mitigé, encore pas mal de traces et une couleur rosée pas top! Je reprends le ponçage, à la ponceuse, à la main, mais ce n'est pas encore ça...
Patience, patience, il ne faut pas compter ses heures, et il en faut, de l'huile de coude!
1er essai : lessiver un côté avec de la lessive st marc à l'oxydrine, peine perdue, l'oxydrine est censé enlever les taches mais pas la teinte, le bois ne blanchit pas.
(ci-dessous en train de sêcher)
2ème essai : lessiver un autre côté avec de l'eau + javel, un peu moins de traces mais une couleur grisatre, pas top non plus!
3ème essai : passer sur le bois un éclaircissant Liberon, et là miracle, ça marche! On laisse poser quelques minutes puis on rince à l'alcool à brûler pour neutraliser le produit. Et on reponce!
(A gauche le bois avant, à droite le bois après, en train de sécher)
J'arrête là le décapage, les différentes planches qui constituent ce lit ont des nuances différentes, mais j'aime bien ce côté brut.
Pour garder le bois le plus clair possible, je passe un vernis incolore mat. Et là, grosse frayeur, le vernis s'applique mal, il fait des trainées blanches, des peluches...Je persiste, avec un plus petit pinceau, en insistant pour que ce satané vernis veuille bien pénétrer les pores du bois, grrrrrrrrrrrrrrrr.
C'est que je ne suis pas une pro, je teste, je fais des essais, en priant pour que ça marche!
Le lendemain, un égrenage à la très fine laine d'acier, et une deuxième couche de vernis qui glisse déjà mieux.
Et pour terminer, une couche de finition avec ce vernis que j'avais déjà utilisé pour mes volets. Il donne de subtils reflets fumés, très discrets, et unifie les différents tons du bois.
* le bas de la tête de lit est en contreplaqué et pin, la couleur est différente mais il sera caché par la literie.
Ouf, résultat validé par la miss! Un bois clair qui laisse bien ressortir les veines du bois, une légère patine rosée et gris fumé, elle décrète que ce n'est plus un lit "de vieux".
Alors, merisier, on décape, seulement si on a beaucoup beaucoup beaucoup de patience...