Bla bla bla...
Tout d'abord, je voudrais revenir sur mon précédent billet. J'ai aimé lire vos diverses réactions devant les photos de cette exposition d'art contemporain.
Et je me suis rendu compte qu'il faut voir toute expo dans son ensemble pour pouvoir, sinon l'apprécier, du moins la comprendre. Je rejoins Cathy dans son commentaire, ces oeuvres ne dénaturent pas les lieux. Les montrer une à une, en gros plan, comme je l'ai fait, n'était sans doute pas judicieux puisque choquant pour certaines. Mais quand on les découvre ci et là, mêlées à toute la déco ancienne du château, l'ensemble n'est pas agressif.
Il y a un fil conducteur du jardin au château, ce sont les contes. J'aime les contes, ils sont souvent cruels, même s'ils finissent bien. Et puis, quand on a parcouru le jardin et qu'on entre dans le château, on est déjà dans le bain, on n'est plus dans la réalité, on peut jouer à se faire peur, ça reste un jeu. Même si derrière tout ça, il y a un message que chacun est libre de découvrir, ou pas...
L'art contemporain n'est pas forcément "beau" à l'oeil, parfois il dérange.
Quand j'étais jeune, je vivais dans un modeste village d'ouvriers et de paysans. Tout le monde avait des poules et des lapins, pour les oeufs et pour la viande. Mon mari vivait dans une petite ferme où on élevait quelques cochons que l'on tuait dans la cour. On avait des animaux que l'on aimait et respectait mais finir par les manger ne nous causait aucun problème. On vivait de ce qu'on produisait, chichement.
On avait des chiens, pas seulement pour le plaisir mais d'abord parce qu'ils étaient utiles. Et les chats nous servaient surtout à nous débarrasser des souris et des rats.
Pourquoi je vous dis ça? J'y viens...
Dans les villages, personne ne partait en vacances (j'ai 65 ans). Et les distractions étaient rares. Alors, après les moissons de l'été, venait le temps de la chasse. Là encore, c'était "normal" de tuer lièvres et lapins, perdrix et faisans, dans la limite des quotas. Je me souviens de mon jeune époux, si fier de revenir avec un superbe faisan, qu'il a fait empailler. Ce faisan a trôné quelques années sur un buffet.
Alors, je ne suis pas choquée aujourd'hui de voir tous ces trophées de chasse dans les châteaux. C'était un autre temps, pas pire que maintenant.
Les temps ont changé, notre façon de nous nourrir aussi, pas toujours en bien.
Il y a eu Henri Tachan, et sa chanson "la chasse" (1974)
Il y a eu Bambi en cassette vidéo qui m'a fait pleurer toutes les larmes de mon corps
Il y a eu les supermarchés, et les élevages intensifs...Si bien que maintenant chacun a mauvaise conscience et n'ose plus regarder un animal mort en face!
Alors j'assume, je les aime bien, ces trophées d'un autre temps. En les regardant, je me dis qu'il faut maintenant tout faire pour vivre en bonne entente avec les animaux, pour ne plus les sacrifier inutilement pour le plaisir.
Et je les invite chez moi.
Je leur donne des petits noms, voici Positif et Négatif
Je les pare d'un noeud papillon et d'un haut de forme.
Voici Fiston.
Et le patriarche, Arthur. Un vrai farceur, il adore se déguiser.
Très élégant, avec son écharpe en cachemire!
Certains sont partis, certains reviennent à chaque Noël, des petits nouveaux arriveront en fin d'année. Je m'amuse, sans prise de tête.
C'est mon art contemporain à moi, parce que je le vaux bien...
Et la prochaine fois, nous parlerons tricot. Aujourd'hui c'est l'anniversaire de notre Miss. En attendant, soyez prudents, et gardez confiance, les beaux jours arrivent.