Si on jouait à la poupée...
Dans la première moitié du XXème siècle, on joue avec des poupées de chiffons, et seuls les enfants des familles aisées peuvent admirer leur belle poupée, richement vêtue, mais si fragile qu'elle est souvent reléguée sur une étagère, à côté de la dinette en porcelaine!
La poupée n'est souvent qu'une vitrine de la mode, faite pour être exposée et mettre en valeur les toilettes qui seront copiées par les couturières.
Puis vient le temps des poupons et des poupées en celluloïd, les petites filles se préparent à devenir de bonnes mères et elles se doivent d'apprendre à coudre!
*la semaine de Suzette
Après l'essor de l'imprimerie, on joue aussi aux poupées en papier.
En 1945, Elliot Handler crée la société Mattel, fabrique de jouets. Il est marié à Ruth, la dernière d'une famille d'émigrés de dix enfants, connue pour sa persévérance et son audace. Grâce à la créativité d'Elliot et au sens des affaires de Ruth, Mattel devient rapidement l'un des créateurs de jouets les plus novateurs.
Ruth s'aperçoit que sa fille de 10 ans préfère de beaucoup les poupées en papier adultes à habiller de nombreuses toilettes, plutôt que de jouer à la maman avec ses poupons. Elle a alors l'idée de créer une poupée en plastique, résolument femme avec sa forte poitrine, qu'elle nomme Barbie, en hommage à sa fille Barbara. Avec cette poupée, les petites filles peuvent se projeter dans des roles d'adultes.
Ruth est une femme d'affaires dans un monde exclusivement masculin! Elle a beaucoup de mal à mener ce projet à terme, mais le succès de Barbie, commercialisée en 1959, est fulgurant!
La première Barbie est en maillot de bain rayé, boucles d'oreilles, lunettes de soleil et mules noires. Elle est coiffée d'une queue de cheval.
On voit là le sens des affaires de Ruth, il faut bien l'habiller cette poupée, alors on lui crée une garde robe, qu'on encourage les parents à acheter...en plus...
Commence alors la saga des Barbies, que vous pouvez découvrir découvrir en ce moment au musée des Arts décoratifs à Paris.
C'est ma fille qui m'y a entrainée, je n'étais vraiment pas emballée, mais j'avoue y avoir passé un bon moment